Préambule :
Qu’est ce que l’ergothérapie ?
Petite question banale qui m’est posée chaque fois que j’annonce que je suis ergothérapeute. Certains s’engagent alors sur le terrain incertain des tentatives de réponses en suggérant qu’il s’agit de la rééducation des pieds... Agacée de répondre à cette incessante question, je me décide finalement à y donner ma version. Je m’aperçois alors qu’elle m’est tout à fait personnelle, qu’elle évolue au fil de mon expérience et de mes intentions, qu’elle n’est ni stable ni homogène. En m’inscrivant en maîtrise de Sciences de l’Education, j’avais pour objectif de prendre du recul par rapport à ma pratique professionnelle quotidienne. A l’aide des nouvelles connaissances et modèles théoriques étudiés à l’université, je souhaitais mieux comprendre mon activité d’ergothérapeute et le contexte dans lequel elle s’inscrit.
Ainsi, tout au long de cette année, je n’ai cessé de mettre en relation les réflexions pratiques et théoriques étudiées en cours et les situations professionnelles vécues. Cela m’était d’autant plus indispensable que je troquais parfois ma blouse blanche de thérapeute contre ma tenue d’étudiante une à deux fois dans la même journée.
Ce travail d’étude et de recherche est donc né de ces allers et retours entre l’université et l’hôpital dans lequel j’exerce. Depuis quinze années, je suis "dans" l’ergothérapie au quotidien et je m’y reconnais comme membre à part entière. Or l’étude du quotidien et de la façon dont les membres s’affilient est le sujet principal de l’ethnométhodologie telle qu’elle nous a été présentée en cours de maîtrise.
Au-delà de l’intérêt immédiat que j’ai eu pour cette méthodologie, j’ai souhaité en approfondir la connaissance. Cette démarche s’est accompagnée de questions qui ont dirigé mes lectures et axes de recherche. C’est ainsi que, progressivement, dans la relation entre lecture d’ouvrages au domicile, cours et travail en petits groupes à l’université, activité professionnelle à l’hôpital, réunions associatives professionnelles, s’est construit ce "mémoire", reflet, je le souhaite, d’une pratique réfléchie et d’une compréhension en action.