Introduction :
La motivation de cet écrit est similaire à celle qu-il m’a conduit à ce diplôme universitaire.
En effet, l’approfondissement de mes connaissances fondamentales en neuropsychologie vise à mieux comprendre le fonctionnement cognitif du public avec lequel je travaille, de pouvoir travailler plus en lien avec mes collègues neuropsychologues mais aussi et surtout me permettre de comprendre comment je peux intégrer les connaissances accumulées dans ma pratique.
De part mon métier, je suis amené à travailler avec des personnes souffrant de limitations d’activités et de restrictions de la participation (CIF) , parfois dues à des troubles cognitifs, eux-mêmes souvent associés à d’autres difficultés. En tant qu’ergothérapeute j’essaie de permettre à la personne de réaliser les activités signifiantes et significatives pour elle dans son contexte de vie. Malheureusement, il me semble que les méthodes s’appuyant sur les compétences cognitives pour soutenir la réalisation sont moins développées en France.
Mon contexte de travail m’amène à rencontrer des enfants présentant un handicap physique aux profils très divers (Infirmes Moteurs Cérébraux (IMC), Infirmes Moteurs d’Origines Cérébrales (IMOC), hémiplégie, myopathie, maladie neurodégénérative...). Pratiquement l’ensemble de ces enfants présentent au sein de leurs nombreux troubles, des atteintes cognitives en lien probablement avec les lésions cérébrales. Dans le cadre de cet écrit nous allons nous intéresser aux troubles du geste, qu’ils soient nommés troubles spécifiques du développement moteur (CIM-10), troubles de l’acquisition de la coordination ou dyspraxie développementale, les conséquences (qui définissent le tableau clinique) sont semblables en termes de trouble du geste et d’atteinte sur les activités de la vie quotidienne.
Je me suis alors intéressé aux approches thérapeutiques permettant d’inclure et d’utiliser mes connaissances neuropsychologiques ainsi que les compétences cognitives des enfants. Un début de réponse m’a été apporté par mon mémoire de fin d’étude [10]. Celui- ci a porté sur un modèle conceptuel d’ergothérapie nommé « Cognitive Orientation of Daily Occupational Performance » [6]. Cependant, à la fin de ce travail de nombreuses questions persistaient notamment autour du fonctionnement cognitif de cette méthode.
Durant cette année, outre les connaissances rafraîchies et supplémentaires apportées par cette formation, mes premiers patients ayant bénéficié de cette méthode ont fait naître de nouvelles questions.
Nous allons donc commencer par développer la problématique rencontrée sur le terrain, avant de formuler une hypothèse de compréhension que l’on tentera d’affirmer ou d’infirmer à l’aide d’une étude de cas issue de ma pratique ainsi que de recherches complémentaires en neuropsychologie.